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Lorsqu’on pense à publier un livre, c’est généralement vers l’édition traditionnelle que l’on se tourne, avec la certitude que c’est la seule avenue possible, malgré les chances minimes de voir notre manuscrit accepté. L’autoédition pourtant, avec la venue de plateformes comme Amazon, commence à gagner du terrain. Néanmoins, quand arrive le moment d’envisager l’autoédition, la question cruciale qui se pose souvent est : quels sont les coûts ? La réponse : ça dépend ! Éclaircissons les choses.

Les coûts variables de l’autoédition

Les coûts de l’autoédition varient en fonction du nombre de mots et du temps que vous désirez investir dans votre projet d’écriture. Les principales dépenses à prévoir sont :

Prenons un exemple concret : un livre de 20 000 mots, ce qui équivaut à une centaine de pages.

Dans ce cas, pour une révision professionnelle, vous pourriez compter environ 2500 $, et pour la mise en page et la couverture, autour de 500 $, pour un total de 3000 $.

D’autres étapes suivront, par exemple :

  • Obtenir l’ISBN
  • Ajouter le titre sur la banque de données Memento
  • Créer votre compte sur Kindle Direct Publishing et y ajouter votre livre
  • Procéder aux dépôts légaux aux Archives nationales du Québec et du Canada
  • Effectuer la distribution dans des librairies indépendantes ou commerces

Cela dit, gardez à l’esprit que vous pouvez apprendre ces compétences par vous-même, ou encore déléguer certaines d’entre elles, ce qui pourrait modifier un peu le prix total de votre projet. Par contre, les deux étapes pour lesquelles vous aurez absolument besoin d’une aide extérieure sont la révision et l’impression.

Les coûts et mythes reliés à l’autoédition

J’aimerais revenir sur certaines idées reçues en lien avec l’édition.

« Mon livre doit être dans les grandes librairies pour générer des revenus. »

FAUX.

Avec Amazon, votre livre profite d’une visibilité étendue dans toute la francophonie. De plus, en utilisant la publicité Amazon, vous pouvez augmenter vos ventes de manière significative.

Et la distribution dans les grandes librairies ? Oui, c’est un avantage de l’édition traditionnelle. Toutefois, même si vous bénéficiez du soutien de la maison d’édition et de son nom sur la couverture, vous devez aussi vous impliquer activement pour promouvoir votre livre. Pourquoi ? Parce que certaines équipes éditoriales négligent cette étape. Les coûts déjà importants investis dans le processus d’édition limitent leur capacité à dépenser davantage pour des événements comme les séances de dédicaces. Mais vous pouvez le faire.

Voyons l’exemple de Sébastien Côté, publié aux Éditions Allez, ose !, sur le même modèle que l’autoédition. Il a pris en main sa propre promotion et les résultats sont impressionnants. En seulement 9 mois, il est devenu bestseller avec 3000 exemplaires vendus. Deux ans plus tard, ce chiffre a grimpé à plus de 12 000, dont la grosse majorité provient de son site Web, à 100 % de redevances. Imaginez…

En outre, selon une étude menée il y a quelques années, les librairies indépendantes réalisent 53 % des ventes par rapport aux grandes chaines.[1] Vous pouvez donc vendre autant sinon plus en utilisant le réseau alternatif. Finalement, n’oubliez pas qu’un livre dans le circuit traditionnel a généralement une durée de vie de 3 mois. Cette échéance est due au nombre important de publications annuelles, ce qui pousse les grosses librairies à privilégier les nouveautés dans l’espoir de découvrir LE prochain bestseller.

Les librairies indépendantes font plus de place aux auteurs. Mes livres et ceux de ma clientèle sont encore sur les tablettes après 3 ans !

« La vraie notoriété se trouve uniquement dans l’édition traditionnelle. »

FAUX.

En optant pour une plateforme en ligne telle qu’Amazon, vous accumulez des avis qui propulsent votre visibilité. Saviez-vous que plusieurs maisons d’édition traditionnelles scrutent les classements de ventes sur Amazon pour découvrir leurs futurs auteurs à succès ? La renommée de ces auteurs ne découle pas seulement des maisons d’édition, mais de l’autoédition elle-même ! Le nombre d’écrivains et d’écrivaines ayant bâti une réputation solide grâce à l’autoédition ne cesse d’augmenter, à l’instar de ‎E. L. James avec « Cinquante nuances de Grey ». Au Canada, David Chilton a vendu plus de 2 millions d’exemplaires de son livre « Le barbier riche »[2]. Plus près de chez nous, Daniel Blouin, conférencier international, a attiré l’attention d’une maison d’édition alors que son premier livre, « Sorties de Zone », était déjà un succès.

Pour devenir un auteur reconnu dans votre domaine, il est crucial de vous rendre visible, mais cela ne se limite pas à figurer temporairement sur une étagère. Il existe des opportunités partout : les librairies indépendantes sont heureuses de vous rencontrer et certains salons du livre sont gratuits pour les auteurs locaux non affiliés à des maisons d’édition. En vous faisant connaître, l’une d’entre elles pourrait bien vous solliciter. Souvenez-vous, vous êtes le meilleur vendeur de votre propre livre.

« Opter pour une maison d’édition à compte d’éditeur ne me coûtera rien. »

FAUX.

Il est faux de penser que vous ne débourserez pas un sou pour être publié, même du côté des maisons d’édition traditionnelles.

En réalité, les termes des contrats varient beaucoup. Dans la plupart des cas, pour vous procurer des exemplaires de vos livres, vous devez les acheter auprès de la maison d’édition, à un coût allant de 50 % à 70 % du prix de vente. De nombreux contrats comprennent également des clauses vous obligeant à en acheter une quantité minimale, en général par lots, avec la possibilité d’obtenir des copies gratuitement.

Si votre manuscrit contient des erreurs, il risque d’être rejeté lors de l’examen par le comité de lecture. Vous devez donc corriger votre texte. Cependant, certaines maisons d’édition spécifient que la révision doit être effectuée par un réviseur d’expérience. Cela signifie que, en plus de gagner seulement 10 % sur vos ventes, vous devrez engager des frais pour la correction. Outre les fautes de syntaxe et d’orthographe, un travail de structure ou de développement de l’intrigue est souvent nécessaire pour donner la chance à votre manuscrit d’être accepté. Une révision préliminaire pourrait coûter autour de 800 $.

« Les livres autoédités manquent de professionnalisme. »

FAUX.

On prête plusieurs avantages aux maisons d’édition traditionnelles[3] :

Or, ces avantages ne sont pas exclusifs aux maisons d’édition à compte d’éditeur ! Nous avons déjà parlé de la promotion, mais pour les autres, ce n’est pas parce que vous allez vers l’autoédition que vous n’avez pas accès à ces services ! Plusieurs formateurs, marraines littéraires et réviseurs sont là pour vous aider à obtenir un livre de qualité qui n’aura rien à envier aux auteurs publiés en édition traditionnelle.

Autoédition vs Édition traditionnelle : analyse des coûts

Reprenons notre exemple de livre de 100 pages, avec un prix de vente de 20 $.

Toujours selon l’étude mentionnée plus haut, la moitié des livres québécois se vendent à moins de 500 exemplaires. Je ferai donc les calculs avec ce nombre.

1. Les coûts de l’édition traditionnelle

Coût de vos exemplaires si vous les achetez à 50 % du prix de vente : 10 $.

Retour sur les ventes en librairie : 10 % (en général, les libraires obtiennent 40 %, le distributeur, 20 %, et l’éditeur, 30 %).

Retour par livre vendu par l’auteur : 10 $.

Retour par livre vendu en librairie : 2 $.

Donc, si vous vendez 150 livres par vous-même et 500 autres en librairie, vos revenus seront d’environ 2500 $.

2. Les coûts de l’autoédition par l’entremise d’Amazon

Coût d’impression par livre (y compris la livraison) : environ 6 $.

Coût de révision, correction, mise en page et couverture : environ 3000 $.

Retour sur les ventes en librairie : entre 60 % et 75 % (certaines librairies indépendantes offrent une remise plus élevée que 60 %).

Retour par livre vendu par l’auteur : 14 $.

Retour par livre vendu en librairie : entre 6 $ et 9 $.

Ainsi, en vendant 150 livres par vous-même et 500 supplémentaires en librairie, votre profit pourrait atteindre entre 2100 $ et 3600 $, une moyenne de 2850 $.

À ventes égales, il est clair que l’autoédition peut rapporter même plus que l’édition traditionnelle, malgré les coûts initiaux.

« Oui, mais Mélanie, me direz-vous, je ne vendrai jamais 500 livres si je ne peux pas être dans toutes les librairies ni chez les géants comme Renaud-Bray ! »

N’en soyez pas si sûrs ! Souvenez-vous de Sébastien qui a vendu ses 12 000 copies en ayant seulement accès aux librairies indépendantes et qui a fait la majorité de ses ventes par lui-même.

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Vous pourriez peut-être considérer cela comme une exception. Prenons alors un autre exemple, mon premier livre, Allez, ose ! À la fin de l’année dernière, j’avais vendu un peu plus de 100 livres avec mes conférences et mon réseau et 200 dans les librairies, y compris Amazon. Avec nos chiffres, cela correspondrait à un déficit de 100 $.

Maintenant, pensez-vous que des coûts de 100 $ pour la publication d’un livre en autoédition en valent la peine ? Absolument, et voici pourquoi.

Coûts de l’autoédition : considérations importantes

Il est essentiel de prendre en compte plusieurs facteurs. D’abord, les coûts de révision, de mise en page et de couverture sont fixes, c’est-à-dire que vous n’aurez à les payer qu’une fois. D’ailleurs, si vous être entrepreneur et que votre livre est relié à votre activité professionnelle, vous pourrez déduire vos dépenses.

Par contre, le pourcentage de remise sur les ventes constitue un revenu passif, que vous toucherez pour la vie. Après avoir réglé le montant fixe, ne serait-il pas plus avantageux de réaliser un retour entre 60 % et 75 % au lieu de seulement 10 % ?

D’autre part, au-delà des coûts attribués à l’autoédition, d’autres éléments sont à considérer.

Combien valent vos droits d’auteurs ?

Céder vos droits à une maison d’édition vous prive de publier, de reproduire et de tirer profit de votre succès. Imaginez une opportunité d’adaptation cinématographique ou que votre bestseller, comme Sébastien Côté, se vend à plus de 12 000 exemplaires. Qui en profitera ?

Combien valent votre créativité et votre liberté d’action ?

Avec l’édition traditionnelle, c’est l’équipe éditoriale qui choisit votre page couverture, qui écrit votre résumé, qui fixe le prix de vente de votre livre et qui a le dernier mot sur votre texte. Plusieurs auteurs ne reconnaissent plus leur livre tant les changements apportés lors de la révision sont importants. Ils et elles ont l’impression que leur livre ne leur ressemble plus. Cela peut même affecter vos ventes : une auteure que je connais me confiait qu’elle avait de la difficulté à promouvoir son livre, parce qu’elle n’aimait pas la couverture sélectionnée…

Combien vaut votre temps ?

Je suis certaine que votre temps est précieux, surtout si vous êtes entrepreneur ! Considérez le temps investi à rechercher des maisons d’édition correspondant à votre livre, à attendre une réponse positive pendant six mois, puis à patienter encore de six mois à un an pour que votre manuscrit soit finalement publié.

Combien valent votre visibilité et votre impact ?

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Même si vous ne vendez que 10 livres, l’impact que votre expertise ou votre histoire peut avoir sur vos lecteurs et lectrices est inestimable. Chaque personne qui témoigne que vous avez transformé sa vie est une raison supplémentaire pour choisir l’autoédition plutôt que de laisser dormir votre manuscrit au fond d’un tiroir ou dans votre ordinateur.

En résumé

Chaque auteur a le choix du mode d’édition selon ce qui est important pour lui ou elle. Toutefois, je crois que mettre d’emblée l’autoédition de côté est une décision un peu trop rapide, puisque celle-ci compte en réalité plusieurs avantages. En fin de compte, considérer tous les aspects au-delà des coûts de l’autoédition et voir celle-ci sous un autre angle est essentiel. Quand nous prenons le temps d’y penser, cela demeure une avenue très intéressante, surtout pour les entrepreneurs.


[1] https://www.ledevoir.com/lire/167186/le-livre-quebecois-se-vend-plutot-bien

[2] https://libresdecrire.com/conseils-et-tutoriels/a-propos-de-lauto-edition/

[3] https://www.monbestseller.com/actualites-litteraire-conseil/3012-quest-ce-quune-maison-dedition-comment-approcher-un-editeur

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